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Poème Une enseignante agonie

Oiseau Lyre

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#1
Une enseignante agonie

Du chêne et du roseau j’ai saisis la leçon
En n’étant simplement qu’une ramure morte
Ballottée par le vent au filon des saisons
Trouées par leurs crachins en une ondée accorte.

Je devais sans arrêt poursuivre le courant
Du vent qui me sifflait que je devais me taire
En volant en errance alors qu’incessamment
Je n’étais que tourmente au profit des éclairs.

Ce que je ressentais ? La détresse, le chaos
En ma capacité à faire écouler l’eau
Des caprices d’autrui, ces sombres angelots
Volant en déversant leurs suintants siroccos.

Je ne suis qu’une éponge à l’esprit empathique
Qui en silence doit contenir son chagrin
Pour pouvoir apaiser les pleurs antipathiques
De ce drap nuageux qui accroît mon déclin.

Je devais encaisser et me laisser mourir
Sans un bruit, craquelant, de nervure amochée
Afin que mes attraits nuisent dans ces sourires
Qui avaient altéré mes teintes irisées.

Criards et ravageurs, je ne pouvais prétendre
A pouvoir octroyer mon simple point de vue
Sous ces balais moqueurs de merles prêts à fendre
De leur bec, le fruit de, mes labeurs dissolus.

Je n’étais que porteur, au bout de mon branchage
De l’aliment qui les appétait un instant
En me laissant pourrir lorsque sous leurs adages
Ils avaient terminé leur repas éloquent.

Pendant la collation de mon travail hardi
Ils piquaient, de leur arme, pour extraire le jus
De mon sang, et mes sueurs, en un prompt hallali
Sans respect, ni saveur, voulant prendre leur dû.

Soi-disant je devais abdiquer et occire
Ma personnalité en devant me soumettre
A leurs goûts, à leur dire, sous le joug de leur ire
Avant qu’ils ne m’envoient indéfiniment paitre.

Je me voyais blâmer et ne plus être moi
En devant me plier à leur moultes désirs
Afin de devenir l’être qui de surquoit
Doit changer son phrasé pour se voir prémunir.

Mon estime, mes frayeurs, tout ce qui importait
C’était uniquement ce que je peux produire
Alors tel un vampire, en litre, on aspirait
Ma pulpe pour m’user juste avant de partir.

Je ne reverrai plus ceux qui ont sans pitié
Oser larguer mon cœur en me broyant sous leur
Régime saumâtre où on me jetait au nez
Le trognon de pomme aigre n’ayant plus de saveurs.

Voilà pourquoi j’ai dû m’endurcir pour ne plus
Craquer mon corps verdi que je rafistolais
Sous la sève de mon pommier si dissolu
Les bouts de nostalgies que le temps détruisait.

Malgré mes émotions intenses et profondes
Qui déversaient toujours un impur larmoiement
Sur mes maux endormis en sataniques ondes
Je n’avais nuls regrets d’avoir aidé ces gens.

La négativité continue d’encrasser
Mon ossature terne épaulant ma tristesse
En entretenant la douleur si falsifiée
D’une gaieté blafarde emplie de tant d’hardiesse.

La solitude a su rythmer mon existence
Dont j’ai eu la valeur d’y effacer l’absence
De soutien en ayant appris sous l’expérience
Que j’étais l’unique être à calmer mes souffrances.

Le vide me comblait, je devais m’édifier
A offrir sans retour mes fébriles services
Pour ne plus avoir peur de finir délaissée
En devenant une ombre, sous une âme factice.

Oiseau Lyre.

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Impoésie

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#2
Beaucoup d'amour, d'oubli de soi et d'abdication
et une très belle finale. Un superbe texte.

Amitiés,
Impoésie
 
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