Hors ligne
A travers une baie vitrée
J’entends une voix douce bien timbrée
Accompagner un disque à la mode.
Elle me transporte aux antipodes,
Vers la période de mon enfance
Lorsque je baignais dans l’insouciance.
Je revois ma mère dans la cuisine
Arrosant un bouquet d’églantine ;
Un soleil printanier se fraya un passage
Entre les branchages et stria son visage ;
On aurait dit qu’un beau collier de chrysocale
S’incrustait dans son faciès bruni par le hâle.
Elle fredonnait l’air d’une cantilène
Évoquant le tourment d’une naine.
Je m’approchait d’elle à pas de loup
Et vis des larmes sur ses joues.
Qu’une mère chérie puisse pleurer,
Cette pensée ne m’avait jamais effleuré.
Ne désirant pas me laisser envahir
Par le spleen que ses larmes venaient de trahir,
Je décidai de tourner les talons
Et d’aller jouer au ballon.
Cet incident, je l’ai mis dans une armoire,
Dans le coin oublieux de ma mémoire.
Cette voix que j’entends présentement
Me projette tout d’un coup vers ce moment.
Je voudrais enlacer ces anciens instants
Et me plonger dans l’antan
Afin de pleurer avec toi, maman
La froideur de ton garnement.
Toi, qui évoqua cette naine,
Ton âme fut-elle en peine ?
De quelles maux souffrais-tu ?
Ton âme remplie de vertu
N’avait pas d’apparentes imperfections,
Alors pourquoi étais-tu dans l’affliction ?
Pourquoi ne courus-je pas vers elle
Pour lui dire : « Mère tu es belle,
Si tu n’arrêtes pas tes pleurs,
Je vais sombrer dans la douleur. »
Comme on ne rattrape pas le temps perdu,
J’écris à présent de façon assidue
Des nouvelles en série
Où ma maman est l’égérie
Des femmes moralement mythiques
Se comportant de façon fantastique
Pour élever la postérité
Ayant parfois de fortes personnalités
Bravant avec un beau courage
Les lois iniques d’un autre âge
Si propres aux régimes totalitaires
Où règne un obscurantisme séculaire.
Dans mon imagination créatrice,
Ma mère était également la matrice
Qui donne naissance
Aux gens sans importance.
Eux, sans faire de bruit,
Font le grand bien d’autrui.
Grâce à cette voix inconnue,
L’idée d’écrire m’est venue.
J’entends une voix douce bien timbrée
Accompagner un disque à la mode.
Elle me transporte aux antipodes,
Vers la période de mon enfance
Lorsque je baignais dans l’insouciance.
Je revois ma mère dans la cuisine
Arrosant un bouquet d’églantine ;
Un soleil printanier se fraya un passage
Entre les branchages et stria son visage ;
On aurait dit qu’un beau collier de chrysocale
S’incrustait dans son faciès bruni par le hâle.
Elle fredonnait l’air d’une cantilène
Évoquant le tourment d’une naine.
Je m’approchait d’elle à pas de loup
Et vis des larmes sur ses joues.
Qu’une mère chérie puisse pleurer,
Cette pensée ne m’avait jamais effleuré.
Ne désirant pas me laisser envahir
Par le spleen que ses larmes venaient de trahir,
Je décidai de tourner les talons
Et d’aller jouer au ballon.
Cet incident, je l’ai mis dans une armoire,
Dans le coin oublieux de ma mémoire.
Cette voix que j’entends présentement
Me projette tout d’un coup vers ce moment.
Je voudrais enlacer ces anciens instants
Et me plonger dans l’antan
Afin de pleurer avec toi, maman
La froideur de ton garnement.
Toi, qui évoqua cette naine,
Ton âme fut-elle en peine ?
De quelles maux souffrais-tu ?
Ton âme remplie de vertu
N’avait pas d’apparentes imperfections,
Alors pourquoi étais-tu dans l’affliction ?
Pourquoi ne courus-je pas vers elle
Pour lui dire : « Mère tu es belle,
Si tu n’arrêtes pas tes pleurs,
Je vais sombrer dans la douleur. »
Comme on ne rattrape pas le temps perdu,
J’écris à présent de façon assidue
Des nouvelles en série
Où ma maman est l’égérie
Des femmes moralement mythiques
Se comportant de façon fantastique
Pour élever la postérité
Ayant parfois de fortes personnalités
Bravant avec un beau courage
Les lois iniques d’un autre âge
Si propres aux régimes totalitaires
Où règne un obscurantisme séculaire.
Dans mon imagination créatrice,
Ma mère était également la matrice
Qui donne naissance
Aux gens sans importance.
Eux, sans faire de bruit,
Font le grand bien d’autrui.
Grâce à cette voix inconnue,
L’idée d’écrire m’est venue.