Hors ligne
Veillée
Lorsque l’ombre des pics recouvre les herbages
De l’adret, de l’ubac, ils descendent le soir
Ils achèvent, fourbus, leur marche dans le noir
Guidés par les lueurs des maisons du village
Retirant leurs sabots d’un geste lent et las
Ils déposent chapeau, fourche, panier, faucille
Et la porte franchie, retrouvant leur famille
Ils s’assoient à la table, où trônent d’humbles plats
Quand le repas fini, vers l’âtre rougissant
Ils deviennent conteurs, alors chacun ressent
La quiétude douce et presque solennelle
Quand s’envolent les mots comme des escarbilles
Reflétant dans les yeux des garçons et des filles
Des légendes d'en-haut, les neiges éternelles
Gao T. Kanth