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Le vent de chez moi
Je suis le Mistral fou, l’orgueilleux, l’invincible,
J’ai fait l’amour aux blés, déshabillé les toits
Laissant dans mon sillon aux hommes l’air pantois ;
J’attise aussi le feu, fruit d’une main nuisible,
Et détruis en passant garrigue, pins, futaies.
Ma gouaille intempestive s’enhardie crescendo,
Je suis le mal aimé et l’on dit dans mon dos…
Que je trahis ma mère et terre bienaimées.
Après trois, six, neuf jours, épuisé j’abandonne,
Cherchant l’ultime abri pour mon dernier soupir,
Au linceul de fortune y viendrai me tapir,
Loin des vents indiscrets priant qu’on me pardonne.
Lentement je succombe et rend à la nature
Le calme mérité après de tels dégâts ;
Certains glorifieront mes instincts renégats
Car j’ai chassé du ciel les nuées à l’usure.
Margénye
Juillet 2014.