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FORMES POÈTIQUES 2/8
Élégie : Dans l’Antiquité, était appelée « élégie » tout poème alternant hexamètres et pentamètres en distiques : ce sont les vers élégiaques.
De nos jours, l’élégie est une catégorie de la poésie lyrique : poème de longueur et de forme variables au ton plaintif particulièrement adapté à l’évocation d’un mort ou à l’expression d’une souffrance amoureuse due à un abandon ou à une absence.
Exemple :
Les séparés (N’écris pas) Marceline DESBORDES-VALMORE (1786-1859)
N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'éteindre.
Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau.
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,
Et frapper à mon cœur, c'est frapper au tombeau.
N'écris pas !
N'écris pas. N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.
Ne demande qu'à Dieu... qu'à toi, si je t'aimais !
Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes,
C'est entendre le ciel sans y monter jamais.
N'écris pas !
N'écris pas. Je te crains ; j'ai peur de ma mémoire ;
Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent.
Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire.
Une chère écriture est un portrait vivant.
N'écris pas !
N'écris pas ces doux mots que je n'ose plus lire :
Il semble que ta voix les répand sur mon coeur ;
Que je les vois brûler à travers ton sourire ;
Il semble qu'un baiser les empreint sur mon coeur.
N'écris pas !
Épigramme :
À l’origine, une épigramme est une inscription, d’abord en prose, puis en vers, qu’on gravait sur les monuments, les statues, les tombeaux et les trophées, pour perpétuer le souvenir d’un héros ou d’un événement. À partir du ive siècle av. J.-C., l’épigramme devient une petite pièce de poésie sur un sujet quelconque, imitant par sa brièveté les inscriptions, offrant une pensée ingénieuse ou délicate exprimée avec grâce et précision. Enfin, à partir du xvie siècle, le genre se spécialise dans le mot d’esprit : l’épigramme renferme généralement une pointe grivoise ou assassine.
Exemple :
Est-ce vous que j’ai tant aimée
Et qu’à présent j’aime si peu ?
Se peut-il que d’un si grand feu
Il ne reste point de fumée ?
François de Maucroix
Épopée :
Une épopée est un long poème d’envergure nationale narrant les exploits historiques ou mythiques d’un héros ou d’un peuple.
exemples les plus connus : les chansons de geste.
La chanson de Roland = 4000 vers.
Fable :
Une fable est un court récit en vers ou en prose qui vise à donner de façon plaisante une leçon de vie. Elle met en scène souvent par la mise des animaux qui parlent mais aussi d’autres entités ou des êtres humains. Une morale est généralement exprimée à la fin ou au début de la fable. Celle-ci est parfois implicite, le lecteur devant la dégager lui-même.
Exemple court : vous devinerez sans doute le titre ainsi que l’auteur
Une Grenouille vit un Bœuf,
Qui lui sembla de belle taille.
Elle qui n’était pas grosse en tout comme un œuf,
Envieuse s’étend, et s’enfle et se travaille,
Pour égaler l’animal en grosseur ;
Disant : Regardez bien, ma sœur,
Est-ce assez ? Dites-moi ? N’y suis-je point encore ?
Nenni. M’y voici donc ? Point du tout. M’y voilà ?
Vous n’en approchez point. La chétive pécore
S’enfla si bien qu’elle creva.
Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages :
Tout Bourgeois veut bâtir comme les grands Seigneurs ;
Tout petit Prince a des Ambassadeurs :
Tout Marquis veut avoir des Pages.
Fatrasie :
La fatrasie est un genre littéraire du Moyen Âge. Elle regroupe les poèmes où le sens cède l'initiative au son, utilisant notamment des systèmes de répétition de syllabes. On en trouve un exemple dans La Farce de Maître Pathelin, où ce dernier mime le délire en chantant des chansons dans toutes les langues.
Ces phrases aux sonorités particulières cachent parfois des critiques ou des pamphlets du pouvoir en place.
Elle comporte onze vers dont les six premières sont de cinq pieds et les cinq terminaux de sept pieds; elle est construite sur deux rimes, selon une disposition fixe, comme le montre cet exemple choisi parmi les Fatrasies d'Arras, présenté dans sa langue originale :
"Uns biaus hom sans teste
Menait mout grant feste
por mangier cailliaus;
Mout est fiere beste
cil qui l'en arreste
un Jeudy a Miaus,
Et quatre asnesses sanz piax
Demenaient mout grant feste
por aus tolir lor drapiaus;
Illueques chantoit de geste
une cuve en deus tonniaus."